Rennes demain

Auteur : Priscilla Gout

Publié le 30 novembre 2020, mis à jour le 11 décembre 2024

Le Poool accompagne les entreprises innovantes « dans tous les secteurs »

A Rennes, Le Poool est prêt à relever les défis qui l’attendent !

Qu’est-ce que Le Poool à Rennes ? Quelles sont ses missions ? Ses aspirations ? Sa nouvelle Présidente Gwenaëlle Quénaon-Hervé et son Directeur Daniel Gergès font le point pour Rennes Business. Leur objectif pour l’avenir : faire gagner l’association en lisibilité et en faire un « catalyseur de l’innovation sur le territoire » tous secteurs confondus, et pas seulement dans le numérique.

Si on devait résumer les principales missions du Poool…

Daniel Gergès – Il accompagne les entreprises qui innovent, que ce soit sur le plan technologique ou en terme d’usage ou de service. Ce type d’entreprise ne s’accompagne pas comme une entreprise traditionnelle. Pour les entrepreneurs, c’est simple : nous les accompagnons de l’émergence jusqu’à la maturité de leur entreprise. A chaque étape, notre objectif est de lever les verrous de leur projet entrepreneurial.

« Notre objectif est que toute startup qui se créée sur le territoire passe à un moment par Le Poool »

Gwenaëlle Quenaon-Hervé – La grande différence est l’incertitude inhérente à ce type de business. Nos tuteurs sont des experts de l’accompagnement d’entreprises et évoluent dans des univers liés à l’innovation, ce qui est rassurant pour tout le monde. Notre objectif global est que toute startup qui se créée sur le territoire passe à un moment par Le Poool et que ce dernier joue un rôle de catalyseur de toutes les initiatives existantes sur le territoire en matière d’innovation.

Concrètement, que proposez-vous aux porteurs de projet et aux entrepreneurs ?

Daniel Gergès – La première étape de notre accompagnement est le conseil personnalisé aux jeunes entreprises, via un interlocuteur dédié, à chaque étape de leur développement. Nous proposons également des programmes de formation en gestion, entrepreneuriat, innovation… Et de la mise en relation : avec de futurs clients, avec des mentors, avec des investisseurs… L’intermédiation avec les investisseurs est une activité à part entière du Poool. Nous sommes là pour initier le bon contact au bon moment.

Gwenaëlle Quenaon-Hervé – Plusieurs événements permettent cette mise en relation porteurs de projet/investisseurs, dont « Startup on the beach », événement phare qui a lieu une fois par an. Cette année, sa version digitale « Startup on the screen » a d’ailleurs été un grand succès en enregistrant deux fois plus d’investisseurs (45 en 2019 à 85 en 2020). Nous avons également organisé 250 meetings en one-to-one.

Avec le confinement, à quelles difficultés ont été confrontés les entrepreneurs que vous accompagnez ?

Daniel Gergès – Les situations sont très diverses. 15 à 20 % des entreprises ont eu une trajectoire hyper-accélérée : Mapui ou WeKer par exemple. En matière de transformation digitale des entreprises, les trois derniers mois ont eu plus d’effet que les 10 ans passés. Dans la restauration, l’immobilier, l’éducation, la médecine, certaines entreprises ont vu leurs commandes exploser dès le début du Covid-19, c’est le cas de Klaxoon par exemple. A contrario, la situation sanitaire contrarie le (re)financement de certaines entreprises et certains investisseurs sont plus frileux car ils n’ont pas de visibilité.

Comment se porte l’écosystème des startups rennaises ? Quelle est la tendance ?

Daniel Gergès – Le flux entrant est en augmentation. Depuis l’été 2020, nous avons « onboardé » 70 porteurs de projets. Ils sont de plus en plus porteurs de sens et de valeurs liées à la RSE : autour de la Tech for good, de l’économie circulaire, de la sobriété numérique… Malgré le contexte, les idées ne manquent pas.

Gwenaëlle Quenaon-Hervé – Nous constatons, dans le choix des investisseurs, une volonté d’investir dans des projets porteurs de sens. Et chez les entrepreneurs, c’est une tendance de fond et pas seulement une question de génération, qui à terme constituera un gage de pérennité pour une entreprise. C’est aussi un cercle vertueux car toute société qui veut porter les valeurs de la RSE doit également avoir un niveau d’exigence avec ses partenaires (fournisseurs, investisseurs…).

Parlons de vous : pourquoi avoir postulé au Poool ? Qu’est-ce qui vous anime tous les deux ?

Gwenaëlle Quenaon-Hervé – Depuis mon départ de la société Hellowork fin 2015, je « croise » beaucoup de projets et je vois bien à quel point il est nécessaire de lever les blocages aux moments clefs. Ce que nous faisons est fondamentalement utile et valorisant pour le territoire, et au niveau national. Pour ma « 2ème partie de carrière » si je peux l’appeler ainsi, j’aime l’idée de donner du temps pour transmettre.

Daniel Gergès – J’ai vécu l’entrepreneuriat sous des formes très différentes et cela m’a amené à la conviction qu’il n’y a pas un seul modèle d’innovation. En parallèle de mes activités d’entrepreneur, j’ai toujours été impliqué dans l’écosystème : en participant à la création de la Cantine Numérique, au début de La French Tech… Le bilan de mes années d’entrepreneuriat est que je prends au moins autant de plaisir à accompagner les gens sur leurs projets qu’à lancer les miens !

Parlez-nous de cet esprit d’ouverture que vous souhaitez insuffler ?

Gwenaëlle Quenaon-Hervé – Nous n’avons pas vocation à tout faire. Nous envisageons plutôt Le Poool comme un cartographe, qui répertorie toutes les aides disponibles. Nous pouvons accompagner les porteurs de projets innovants quel que soit leur univers, grâce à notre réseau de partenaires.

C’est aussi pour cela que La French Tech a lancé « French Tech Tremplin », une initiative qui a pour objectif d’optimiser les chances de publics jusqu’ici sous-représentés dans l’écosystème entrepreneurial. Elle mobilise des financements, des formations et un système de mentorat.

Daniel Gergès – Derrière cette initiative, il y a la volonté de fédérer les acteurs « terrains » de l’entrepreneuriat sur le territoire, notamment ceux de l’inclusion sociale et solidaire : Elan Créateur, Enzhyme, IMT Atlantique, Pépite Bretagne, Tag35, La Villa Atlantique, Le Village by CA Ille-et-Vilaine, le FabLab « la Fabrique » à Janzé…

Nous voulons montrer toute la variété des modèles existants. Le Poool et la French Tech n’accompagnent pas seulement les startups du numérique, même si elles représentent les 2/3 de nos entreprises. Nous souhaitons lancer des appels à projets innovants dans tous les secteurs, notamment les secteurs d’excellence du territoire, et avoir une approche par filière.

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Le Poool est opérateur du label La French Tech Rennes Saint-Malo, déclinaison locale de La French Tech, le mouvement français des startups et label officiel attribué par les autorités françaises et lancé fin 2013 par Fleur Pellerin, et qui a pour but de favoriser l’émergence de start-up françaises performantes.

Quelques chiffres :

  • + de 350 adhérents
  • + 200 entreprises innovantes accompagnées
  • + de 80 projets « on-boardés » depuis cet été
  • Plus d’informations sur le site web : lepoool.tech (photo de Une ©Franck Hamon )